Guerre en Ukraine, pandémie mondiale, crise climatique, envolée des prix de l’énergie, les défis s’additionnent et nécessitent de revoir nos modèles de production. L’industrie du pays apparait ainsi comme une des clés de voute des réponses à mettre en place. Mais pour réussir la réindustrialisation il faudra aussi gagner la bataille de l’image. 

Récemment, Aurélien Gohier dans sa newsletter #Industrie4good implorait d’en finir avec « Zola et l’industrie Sexy » pour tenter de redorer l’image du secteur.  L’industrie continue de souffrir de nombreux préjugés.

La faute en partie au secteur lui-même et à une culture répandue du « pour être heureux, vivons cachés » en oubliant souvent de montrer son utilité à notre vie quotidienne. La faute également à l’effacement de l‘imaginaire industrielle de notre quotidien et les effets d’une vision politique d’un pays sans usine. Une évolution analysée par Jérôme Fourquet et Jean François Cassely dans « La France sous nos yeux » qui montrent comment nous sommes passés en quelques années d’une économie de la production à une économie de la consommation, des loisirs et du tourisme. La faute aussi peut être à la place de l’industrie dans l’opinion. Les usines, on en parle quand elles ferment ou quand elles polluent. Moins quand elles innovent et qu’elles se développent. 

Mais depuis quelques années, la tendance tend à s’inverser. Des initiatives comme le #BigTour de Bpifrance ou l’usine Extraordinaire permettent de faire sortir l’industrie des usines et d’aller à la rencontre du grand public. Les acteurs industriels opèrent également leurs mutations technologiques et écologiques pour faire face aux grands enjeux de notre époque.

Mais elles doivent aller plus loin. 

En s’interrogeant sur leur culture et leur fonctionnement pour séduire et fidéliser des talents en quête de sens et de flexibilité. En questionnant leurs rôles dans les dynamiques de leurs territoires bien souvent ruraux.

« Une entreprise n’est pas qu’un centre de production et de profit, elle est aussi (et peut être avant tout) un acteur de la cohésion des territoires.« 

Dans le contexte actuel, incertain et tendu, les entreprises industrielles doivent également montrer leur utilité sociétale où comment elles nous aident collectivement à faire face à ce monde en mutation. 

Bienvenue dans l’ére ré-industrielle

Une nouvelle ère est en train de s’ouvrir pour l’industrie : l’ére RE-industrielle. RE comme relance, relocalisation, résilience, renouveau. Une ère qui voit l’émergence d’une nouvelle industrie avec des acteurs historiques qui se réinventent et de nouveaux acteurs qui apparaissent. Ces derniers, qualifiés parfois de « startups industrielles », intègrent dès leur création les dernières mutations industrielles pour apporter des réponses aux grands enjeux de notre époque.

A titre d’exemple, Hoffmann Green Cement Technologies est à l’origine de la décarbonation du ciment, Néolithe a créé une nouvelle voie pour le traitement des déchets par la fossilisation accélérée, ODYSSEE Environnement met fin à la pétrochimie dans le traitement de l’eau industrielle et accompagne ainsi les industriels à mieux maîtriser leur empreinte eau, OKWIND ouvre une nouvelle voie pour l’énergie avec l’autoconsommation et le management de l’énergie grâce aux trackers solaires…

Tous ces industriels ont pour point commun d’adresser un enjeu majeur sociétal et/ou environnemental et de lui répondre par l’outil industriel. 

Mais cette nouvelle industrie s’incarne également chez les acteurs établis. C’est Saint-Gobain qui accélère sur la construction en terre crue. C’est Armor Group qui met l’innovation Sociétale au cœur de sa stratégie. Ce sont ces entreprises qui switchent vers l’usine 4.0 pour préserver les hommes et réduire leur empreinte environnementale.

« L’ère ré-industrielle est en marche et ses acteurs doivent adopter de nouveaux récits. »

Loin de l’image conservatrice et un peu secrète souvent prêtée à l’industrie, les acteurs de la nouvelle industrie doivent adopter de nouvelles formes de communication pour répondre à de nouvelles attentes.

Un nouveau récit qui doit s’appuyer sur quatre points : 

« Un nouveau récit qui ne se compare pas à l’industrie de Zola. Un nouveau récit sincère et ancré dans son temps. » 

Pour accompagner cette ère ré-industrielle, la communication s’avère un outil nécessaire. Une communication qui ne cherche pas uniquement à séduire, mais à expliquer, embarquer pour créer un mouvement positif autour de cette nouvelle industrie avec un objectif clair : faire face au monde d’aujourd’hui et préserver celui de demain.